Le 7 Janvier marque mon
dernier jour en Amérique latine. En fin de journée, je prend un vol
me menant de Santiago à Buenos Aires. Courte escale et je suis paré
à traverser le Pacifique et rejoindre Auckland à 13h de là. La
magie du voyage en arrière
va cependant me faire basculer directement au 9 Janvier. Je passe de
4h de retard avec la France à 12h d'avance. Autant dire que quand je
débarque en Nouvelle Zélande vers les 6h locales je ne sais plus
très bien où je suis. Je récupère ma voiture de location et dois
rapidement m'adapter à la conduite à gauche.
Je
vais me poser durant mes deux premiers jours dans la plus grande
ville néo zélandaise, histoire de bien digérer le voyage. Auckland
me fait un peu penser à Vancouver. Tranquille, prospère, pas trop
grande et proche de la nature. A l'auberge je rencontre Teddy, un
albigeois déjà là depuis deux mois. C'est sa trousse de toilettes
à l’effigie du stade toulousain qui a trahi ses origines.
Difficile de faire plus à l'opposé de nos villes d'origines comme
situation géographique actuelle et pourtant... Pour me mettre dans
l'ambiance de mes trois prochaines semaines, je démarre par une
visite de l'Auckland Muséum. Pas mal d'informations et de documents
sur la culture maoris et sur l'implication de la Nouvelle Zélande
dans les guerres mondiales, mais ce qui m'a le plus marqué c'est la
salle consacrée à l'histoire géologique de l'île. Comme ses
consœurs du Japon, de
l'Islande ou de l'Indonésie, la Nouvelle Zélande est une émergence
terrestre liée à la subduction de deux plaques tectoniques. Ce qui
est remarquable c'est que le phénomène diffère entre l'île du
Nord et l'île du Sud. Au nord, la plaque océanique prend le dessus,
et le magma libéré s'est matérialisé par une forte activité
volcanique. Au sud, c'est l'inverse et on retrouve un relief
montagneux plus classique. L'après midi, mise en pratique, je
gravis le petit mont Eden aux abords de la ville. Du haut de ce
volcan endormie, sur la crête de son cratère enherbé, on profite
d'une vue panoramique sur la ville et son port.
Après
cette mise en bouche, il est temps de rentrer dans le vif du sujet.
Ma première journée en voiture sera marquée par l'exploration de
la péninsule de Coromandel à l'est. Je longe le Pacifique puis
traverse ce relief volcanique verdoyant mais tourmenté en glissant
sur de longs toboggans d'asphalte. Je m'autorise une petite halte
pour découvrir la jolie plage de sable blanc de Ha Hei. L'attraction
touristique du secteur est à trois quart d'heure de marche de là :
Cathedral Cove, une impressionnante arche naturelle posée sur
la plage. Nous sommes en pleine saison, en milieu d’après-midi, la
plage est bondée, ce qui enlève certainement du charme à mon
expérience.
L'étape
suivante sera Rotoroua, ville au cœur de l'île, posée au bord d'un
lac portant son nom. La zone est réputée pour son activité
géothermique. L'odeur de souffre qui traîne en ville en atteste.
Ayant déjà eu un aperçu en Islande et au Yellowstone, je ferai
toutefois l'impasse cette fois-ci. Je privilégierai une ballade dans
la forêt voisine. L'occasion pour moi de faire l'expérience de
comment le temps peut changer rapidement en Nouvelle Zélande. Cette
petite balade va se transformer en douche tropicale. On passe de la
petite marche digestive au footing humide. Mais j'avais surtout mis
Rotoroua sur mon trajet pour découvrir un peu plus la culture maori.
Il y a pas mal de villages dans la zone. C'est certainement un
poil touristique et un peu cher pour ce que c'est mais ça reste une
bonne option pour s'imprégner un peu de la culture des natifs de
l'île. Intéressant de voir comment ils ont domestiqué les
sources d'eaux chaudes pour leur vie quotidienne (bains,
cuisson...). Un sympathique spectacle clôturera la visite.
Je
séjournerai ensuite trois jours autour du lac Taupo (immense
cratère d'un ancien volcan, comme beaucoup de lacs ici) afin de
pouvoir choisir la meilleure journée possible niveau météo pour
effectuer la Tangariro Alpine Crossing. Il s'agit modestement de « la
plus belle randonnée sur un jour de la Nouvelle Zélande ».
Il s'agit également du lieu de tournage des cinématographies du
Mordor. Pour le grand Canyon et pour le Fitz Roy j'avais pu profiter
de sentiers quasi désert, ici peine perdue. Il est 7h du matin, tous
les bus déversent des flots de randonneurs au début du parcours. On
se croirait au départ d'une course à pieds. Il est vrai que c'est
la seule journée de la semaine où le temps reste assez clément. Je
visse les écouteurs sur mes oreilles, j'étalonne mon pas et
j'arrive à m'isoler. On part à 1100m d'altitude pour
atteindre 1880m et redescendre jusqu'à 800m, rien d'extravagant et
en plus le sentier est en très bon état. Pas de pluie au programme
et malgré le temps couvert, je profiterai parfaitement de la vue sur
les différents cratères et lacs disposés sur le chemin. Le sentier
monte rapidement et on change brutalement de décor. L'herbe laisse
la place à un univers rocailleux et désertique à peine clairsemé
de mousses et de bruyères. Après la traversée plane d'un immense
ancien cratère on grimpe encore jusqu'au point culminant. A travers
les nuages on observe cette horizon désolé qui s'offre à nous. A
peine la descente amorcée que le clou du spectacle apparaît en
contrebas : les lacs émeraudes. Trois petits cratères remplis
d'une eau bleue aux différentes teintes. Beaucoup des marcheurs du
jour choisissent l'endroit pour se restaurer. Je ne ferai pas dans
l'originalité en les imitant. Les dix derniers kilomètres de la
ballade sont en descente. Après une petite marche dans un
environnement lunaire, on débouche de l'autre côté et on retrouve
un semblant de végétation. On profite également d'une vue
magnifique sur le lac Rotoaira. Pour conclure, le chemin plonge dans
un forêt, et on continue notre descente en longeant un petit
ruisseau. Après un peu plus de six heures d'effort je m'engouffre
dans le bus me ramenant à mon auberge. Je sens également que mes
chaussures arrivent au bout de leur vie, un changement de pneus va
rapidement s'imposer. Mais pour l'instant, je ne pense qu'à la paire
de bières qui m'attend au frigo.
La
dernière étape de cette première semaine chez les kiwis sera la
capitale Wellington. Je fais la route de matin sous un ciel gris.
L'occasion de vérifier que la limitation de vitesse de 100km/h est
bien en application. Du coup, je suis bon pour une subvention
auprès des autorités néo zélandaises. Je décide de rallonger
mon parcours, je quitte la route principale pour une route scénique.
Alors que le temps s'est levé, je serpente désormais dans un décor
vallonné et verdoyant parmi de nombreux troupeaux de moutons.
J'optimiserai mon après midi pour découvrir Wellington et ses
environs. Musée Te Papa (gratuit!) en apéritif pour se
replonger dans l'univers maoris et l'histoire volcanique de l'île.
J'apprends par la même que le plus grand insecte au monde, le weta,
vit en Nouvelle Zélande. Ça a la taille d'une petite souris. Ça
doit pas être très sympa à croiser. J’enchaîne par un petit
tour en ville avant de gagner le haut du mont Victoria avec la
voiture histoire de profiter d'un magnifique point de vue sur la
ville. Je redescend ensuite vers Island Bay, sur l'autre versant,
pour une petite promenade le long de la côte. En banlieue je
retrouve les maisons en bois de type victorienne que j'avais croisées
au Canada et aux États Unis. L'architecture coloniale britannique du
XIXème siècle est assez similaire de part et d'autre du globe. Avec
le soleil et les routes en relief, j'ai du coup un peu l'impression
d'être de retour à San Francisco. Demain, on embarque la voiture
sur le ferry pour gagner l'île du Sud et profiter d'encore quinze
jours en Nouvelle Zélande.
article suivant: Entre Fjords et plages, à la poursuite des manchots
article précédent: Chili, terre de contrastes
article précédent: Chili, terre de contrastes
Hello Lionel,
RépondreSupprimerJe suis à Christchurch en ce moment, la fin de mon immersion Néo-Zélandaise est proche, et j'en ai profité pour prendre le temps de lire ton blog et tes différentes étapes. C'est très inspirant, merci de nous faire partager tes expériences. J'enchaine en avril avec Phuket, Singapour, l'île Maurice, La Réunion... puis retour "al païs" !!!
Teddy
Salut.
RépondreSupprimerJ'espère que t'as kifé ton trip.
Bonne fin de voyage. Et peut être à bientôt sur Toulouse!