mardi 16 janvier 2018

L'ïle aux volcans assoupis

Le 7 Janvier marque mon dernier jour en Amérique latine. En fin de journée, je prend un vol me menant de Santiago à Buenos Aires. Courte escale et je suis paré à traverser le Pacifique et rejoindre Auckland à 13h de là. La magie du voyage en arrière va cependant me faire basculer directement au 9 Janvier. Je passe de 4h de retard avec la France à 12h d'avance. Autant dire que quand je débarque en Nouvelle Zélande vers les 6h locales je ne sais plus très bien où je suis. Je récupère ma voiture de location et dois rapidement m'adapter à la conduite à gauche.

Je vais me poser durant mes deux premiers jours dans la plus grande ville néo zélandaise, histoire de bien digérer le voyage. Auckland me fait un peu penser à Vancouver. Tranquille, prospère, pas trop grande et proche de la nature. A l'auberge je rencontre Teddy, un albigeois déjà là depuis deux mois. C'est sa trousse de toilettes à l’effigie du stade toulousain qui a trahi ses origines. Difficile de faire plus à l'opposé de nos villes d'origines comme situation géographique actuelle et pourtant... Pour me mettre dans l'ambiance de mes trois prochaines semaines, je démarre par une visite de l'Auckland Muséum. Pas mal d'informations et de documents sur la culture maoris et sur l'implication de la Nouvelle Zélande dans les guerres mondiales, mais ce qui m'a le plus marqué c'est la salle consacrée à l'histoire géologique de l'île. Comme ses consœurs du Japon, de l'Islande ou de l'Indonésie, la Nouvelle Zélande est une émergence terrestre liée à la subduction de deux plaques tectoniques. Ce qui est remarquable c'est que le phénomène diffère entre l'île du Nord et l'île du Sud. Au nord, la plaque océanique prend le dessus, et le magma libéré s'est matérialisé par une forte activité volcanique. Au sud, c'est l'inverse et on retrouve un relief montagneux plus classique. L'après midi, mise en pratique, je gravis le petit mont Eden aux abords de la ville. Du haut de ce volcan endormie, sur la crête de son cratère enherbé, on profite d'une vue panoramique sur la ville et son port.





Après cette mise en bouche, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Ma première journée en voiture sera marquée par l'exploration de la péninsule de Coromandel à l'est. Je longe le Pacifique puis traverse ce relief volcanique verdoyant mais tourmenté en glissant sur de longs toboggans d'asphalte. Je m'autorise une petite halte pour découvrir la jolie plage de sable blanc de Ha Hei. L'attraction touristique du secteur est à trois quart d'heure de marche de là : Cathedral Cove, une impressionnante arche naturelle posée sur la plage. Nous sommes en pleine saison, en milieu d’après-midi, la plage est bondée, ce qui enlève certainement du charme à mon expérience.





L'étape suivante sera Rotoroua, ville au cœur de l'île, posée au bord d'un lac portant son nom. La zone est réputée pour son activité géothermique. L'odeur de souffre qui traîne en ville en atteste. Ayant déjà eu un aperçu en Islande et au Yellowstone, je ferai toutefois l'impasse cette fois-ci. Je privilégierai une ballade dans la forêt voisine. L'occasion pour moi de faire l'expérience de comment le temps peut changer rapidement en Nouvelle Zélande. Cette petite balade va se transformer en douche tropicale. On passe de la petite marche digestive au footing humide. Mais j'avais surtout mis Rotoroua sur mon trajet pour découvrir un peu plus la culture maori. Il y a pas mal de villages dans la zone. C'est certainement un poil touristique et un peu cher pour ce que c'est mais ça reste une bonne option pour s'imprégner un peu de la culture des natifs de l'île. Intéressant de voir comment ils ont domestiqué les sources d'eaux chaudes pour leur vie quotidienne (bains, cuisson...). Un sympathique spectacle clôturera la visite.






Je séjournerai ensuite trois jours autour du lac Taupo (immense cratère d'un ancien volcan, comme beaucoup de lacs ici) afin de pouvoir choisir la meilleure journée possible niveau météo pour effectuer la Tangariro Alpine Crossing. Il s'agit modestement de « la plus belle randonnée sur un jour de la Nouvelle Zélande ». Il s'agit également du lieu de tournage des cinématographies du Mordor. Pour le grand Canyon et pour le Fitz Roy j'avais pu profiter de sentiers quasi désert, ici peine perdue. Il est 7h du matin, tous les bus déversent des flots de randonneurs au début du parcours. On se croirait au départ d'une course à pieds. Il est vrai que c'est la seule journée de la semaine où le temps reste assez clément. Je visse les écouteurs sur mes oreilles, j'étalonne mon pas et j'arrive à m'isoler. On part à 1100m d'altitude pour atteindre 1880m et redescendre jusqu'à 800m, rien d'extravagant et en plus le sentier est en très bon état. Pas de pluie au programme et malgré le temps couvert, je profiterai parfaitement de la vue sur les différents cratères et lacs disposés sur le chemin. Le sentier monte rapidement et on change brutalement de décor. L'herbe laisse la place à un univers rocailleux et désertique à peine clairsemé de mousses et de bruyères. Après la traversée plane d'un immense ancien cratère on grimpe encore jusqu'au point culminant. A travers les nuages on observe cette horizon désolé qui s'offre à nous. A peine la descente amorcée que le clou du spectacle apparaît en contrebas : les lacs émeraudes. Trois petits cratères remplis d'une eau bleue aux différentes teintes. Beaucoup des marcheurs du jour choisissent l'endroit pour se restaurer. Je ne ferai pas dans l'originalité en les imitant. Les dix derniers kilomètres de la ballade sont en descente. Après une petite marche dans un environnement lunaire, on débouche de l'autre côté et on retrouve un semblant de végétation. On profite également d'une vue magnifique sur le lac Rotoaira. Pour conclure, le chemin plonge dans un forêt, et on continue notre descente en longeant un petit ruisseau. Après un peu plus de six heures d'effort je m'engouffre dans le bus me ramenant à mon auberge. Je sens également que mes chaussures arrivent au bout de leur vie, un changement de pneus va rapidement s'imposer. Mais pour l'instant, je ne pense qu'à la paire de bières qui m'attend au frigo.










La dernière étape de cette première semaine chez les kiwis sera la capitale Wellington. Je fais la route de matin sous un ciel gris. L'occasion de vérifier que la limitation de vitesse de 100km/h est bien en application. Du coup, je suis bon pour une subvention auprès des autorités néo zélandaises. Je décide de rallonger mon parcours, je quitte la route principale pour une route scénique. Alors que le temps s'est levé, je serpente désormais dans un décor vallonné et verdoyant parmi de nombreux troupeaux de moutons. J'optimiserai mon après midi pour découvrir Wellington et ses environs. Musée Te Papa (gratuit!) en apéritif pour se replonger dans l'univers maoris et l'histoire volcanique de l'île. J'apprends par la même que le plus grand insecte au monde, le weta, vit en Nouvelle Zélande. Ça a la taille d'une petite souris. Ça doit pas être très sympa à croiser. J’enchaîne par un petit tour en ville avant de gagner le haut du mont Victoria avec la voiture histoire de profiter d'un magnifique point de vue sur la ville. Je redescend ensuite vers Island Bay, sur l'autre versant, pour une petite promenade le long de la côte. En banlieue je retrouve les maisons en bois de type victorienne que j'avais croisées au Canada et aux États Unis. L'architecture coloniale britannique du XIXème siècle est assez similaire de part et d'autre du globe. Avec le soleil et les routes en relief, j'ai du coup un peu l'impression d'être de retour à San Francisco. Demain, on embarque la voiture sur le ferry pour gagner l'île du Sud et profiter d'encore quinze jours en Nouvelle Zélande.




2 commentaires:

  1. Hello Lionel,

    Je suis à Christchurch en ce moment, la fin de mon immersion Néo-Zélandaise est proche, et j'en ai profité pour prendre le temps de lire ton blog et tes différentes étapes. C'est très inspirant, merci de nous faire partager tes expériences. J'enchaine en avril avec Phuket, Singapour, l'île Maurice, La Réunion... puis retour "al païs" !!!

    Teddy

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  2. Salut.
    J'espère que t'as kifé ton trip.
    Bonne fin de voyage. Et peut être à bientôt sur Toulouse!

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